Sophie Berecz, Maître verrier
L’histoire d’une vie dédiée à l’art !
C’est dans son atelier de Ferrières-en-Gâtinais que je retrouve Sophie Berecz, Maître-verrier spécialisée dans la création et la restauration de vitraux d’art.
A l’âge de 20 ans, c’est un paravent en vitrail exposé au Pavillon Baltard (Nogent-sur-Marne) qui lui a donné le déclic, la lumière… « Même si je dessinais depuis toujours, je manquais de confiance en moi et j’avais besoin de savoir si j’étais légitime à prétendre exercer dans l’art. Ce sont les cours du soir (Ateliers Beaux-Arts Montparnasse) donnés par la Ville de Paris, qui m’ont permis de me confronter à moi-même et de faire mes classes auprès de professeurs extraordinaires. J’y ai notamment appris à dessiner à grande échelle et à maitriser les techniques de coloration. »
Entre doutes et persévérance, Sophie Berecz va avoir l’opportunité de côtoyer une association qui initiait aux techniques artisanales. Ce fut le lieu de tous les possibles et surtout la rencontre avec Jean Villette (décédé en 2021 à l’âge de 93 ans), un Maître-verrier d’exception qui la poussera à peaufiner sa technique du vitrail et à passer des concours qu’elle remportera. Elle finira par travailler pour et avec lui avant de voler de ses propres ailes et d’ouvrir sa société en 1994.
Entre profane et sacré
Le travail d’un Maître-verrier est souvent associé aux églises mais pas seulement. «C’est dans l’église de Saint-Georges Motel dans l’Eure que j’ai conçu et posé mon premier vitrail, le premier d’une longue série. Aujourd’hui, je prends beaucoup de plaisir à travailler aussi pour des particuliers qui désirent rehausser leurs intérieurs par des vitraux judicieusement placés »
« Entre les tables de montage, de hauts murs, les casiers de stockage du verre, les rayonnages pour les produits, le masticage et l’exposition des œuvres, je prends beaucoup de place. Je vais d’ailleurs intégrer un nouvel atelier à Ferrières-en-Gâtinais à la suite d’un appel à projet de la mairie pour lequel j’ai été retenue »
Nul doute que Sophie Berecz, à 64 ans, a encore énormément d’idées et d’envies. Elle sait se réinventer sans cesse. Elle s’est entourée de partenaires de qualité qui l’aident dans la pose de ses réalisations pour lesquels elle a énormément de reconnaissance, et se donne pour mission de transmettre à son tour son expérience à la future génération. Donner et recevoir pour perpétuer un savoir-faire ancestral !
La technique du vitrail
L’exécution d’un vitrail passe par de nombreuses phases.
La première étape consiste à réaliser la maquette, une esquisse (généralement établie à une échelle de 1/10e) qui donne l’aspect du futur vitrail.
Le dessin est ensuite agrandi aux dimensions exactes du vitrail (à l’échelle 1/1) pour former le carton.
Un calque est réalisé à partir du carton afin d’obtenir des calibres qui sont découpés pour servir de gabarits pour la taille des pièces de verre. Ces calibres sont numérotés afin de permettre un repérage des pièces plus aisé lors de l’assemblage.
Les pièces de verre sont découpées dans des feuilles de verre selon leur calibre puis assemblées. Elles sont serties dans des baguettes de plomb en forme de H dont les ailes sont rabattues sur les pièces de verre.
Les croisements du chemin de plomb sont maintenus par des soudures d’étain.
Le vitrail est encastré dans une structure de plombs (hauteur/largeur du vitrail) et son étanchéité est assurée par un mastic.
Enfin, après le masticage, le vitrail est nettoyé en utilisant de la sciure de bois.
Si le vitrail comporte de la peinture, l’artiste emploie une peinture appelée grisaille, constituée d’oxyde de fer ou de cuivre dont la cuisson s’opère aux alentours de 620°.
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