Les villes d'eaux dans l'Empire romain

Découvrez la plaque en dévotion à la déesse gauloise

Illustration
segeta plaque

La découverte de la plaque en dévotion à la déesse gauloise Segeta, en 1972/1973, fut un élément déterminant pour la compréhension de l’histoire du site archéologique de Sceaux-du-Gâtinais.

Cette trouvaille permit de confirmer que les vestiges correspondaient à l’antique cité d’Aquae Segetae (les eaux de Segeta). Comme son nom nous le rappelle, il s'agit d’une des nombreuses villes d’eaux de l’Empire romain.

En cette journée mondiale de l’eau, revenons rapidement sur ces villes si particulières.

L’importance de ces agglomérations pour les Romains apparaît clairement sur la plus célèbre carte de l’Empire romain : la table de Peutinger. Il s’agit d’une copie médiévale d’une carte routière antique où l’on retrouve les grandes voies de circulation du monde méditerranéen.

Sur cette carte, les villes d’eaux se distinguent par un motif unique. Contrairement à la majorité des autres villes de l’Empire, qui ne sont représentées que par un ou deux petits bâtiments, les villes d’eaux sont matérialisées par deux tours entourant une piscine extérieure. Cette spécificité nous invite à penser que ces villes étaient tout particulièrement appréciées par les nombreux voyageurs de l’époque antique.

Selon la carte de Peutinger, sur le territoire actuel de la France, on peut trouver, en plus d’Aquae Segetae (présente sous la forme médiévale Aquis Segeste), les villes d’eaux gallo-romaines d’Andesina (Grand, Vosges), d’Aquis Nisincii (Saint-Honoré-les-Bains, Nièvre), d’Aquis Bormonis (Bourbon-Lancy, Saône-et-Loire), d’Aquis Calidis (Vichy, Allier), d’Aquis convenarum (Capvern, Hautes-Pyrénées), d’Aquis Sestis (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône), et une seconde Aquis Segete (Montbrison, Loire).

Ces villes semblent avoir toutes accueilli des espaces sacrés et des structures thermales directement liées aux sources naturelles du territoire. Aujourd’hui, à Sceaux-du-Gâtinais, seuls les vestiges du sanctuaire sont encore visibles, les thermes fouillés entre 1990 et 1993 furent par la suite réenfouis pour permettre leur préservation.

Illustrations : Table de Peutinger, extrait de la table de Peutinger avec localisation d'Aquis Segeste, plaque dédicace découverte sur le site archéologique.

© F. Lauginie/Musée Girodet, Bibliothèque nationale de Vienne